Dans la Bible nous trouvons 8 alliances dont on retient en général les deux principales, celle de l’Ancien Testament avec Moïse comme intermédiaire et celle du Nouveau Testament.
L’ancienne Alliance supposait le respect des « paroles de l’Éternel et de toutes les lois »
La nouvelle alliance, déjà annoncée dans l’Ancien Testament, suppose un changement fondamental. Dieu parle ainsi : « je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. » Voilà une approche privilégiant ce qui vient du fond du cœur en relativisant les lois et prescriptions formelles aliénantes. Cette perspective se trouve bien relatée dans les enseignements du Christ, même si elle n’a pas vraiment été totalement incarnée par les institutions chrétiennes.
Les Juifs ne reconnaissent pas le Messie dans l’arrivée du Christ, ils restent dans l’attente de cette nouvelle Alliance.
Il serait possible pour les Chrétiens de considérer cette nouvelle Alliance comme inachevée et pouvant prendre pleinement tout son sens avec l’émergence d’une nouvelle spiritualité s’adressant au monde entier en réconciliant les hommes, athées ou non, au-delà du clivage des diverses religions.
Relisons les paroles de la Samaritaine. « Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. ». A mettre en pratique dans la liberté et le secret de notre cœur.
Au fait, qu’est-ce qu’une alliance ? C’est une proposition faite par Dieu en vue de régler ses relations avec les créatures. Le moment historique ne serait-il pas venu pour mettre en place ce qui n’a pas vraiment marché jusqu’à présent ? Et en remplaçant le mot piégé de « Dieu » pour évoquer cette Réalité invisible, inconnaissable, qui dépasse notre entendement : « Force divine », « Vivant » ou autre…
En dehors de cette mise en perspective avec l’histoire du christianisme, la relation des hommes avec le divin est bien au cœur des réflexions conduites actuellement dans le cadre de la Transition : telle est la place de la notion « d’éco-spiritualité laïque » prenant la relève des frémissements du mouvement « New Age ».
La question n’est pas de s’interroger si une telle perspective serait utopique pour assurer à l’humanité un avenir paisible. La seule réflexion qui me paraisse légitime serait de rechercher s’il y aurait d’autres moyens pour répondre, dans le contexte actuel, à l’aspiration des hommes cherchant à donner du sens à leur vie en lien avec cette force qui les dépasse et les anime, tout en les réunissant pacifiquement dans une pratique inspirée par cette sagesse enfouie dans leurs cœurs. Toute autre polémique sur l’avenir de l’humanité serait vaine car sans réponse et nous détournant de l’essentiel.
Alors ? Un pari à faire, un engagement à prendre, un idéal à incarner ? Si les doutes sur l’émergence d’une nouvelle humanité existent bien, nous avons cependant tout à y gagner pour notre évolution personnelle. Et cela pour tous, sans distinction, autant pour les athées que pour ceux engagés dans une pratique religieuse.