Notre identité révélée par la nourriture


L’empreinte de nos origines

La cuisine nous parle de nos origines, de nos racines, géographiques, familiales, culturelles, religieuses. Elle est la métaphore matérielle et sensorielle de notre métissage intérieur. Le fruit, sucré ou doux-amer, de notre héritage intime.
Demandez à un ami quel plat symbolise le mieux son identité. Observez son visage pendant que les souvenirs remontent à la surface… Les souvenirs liés à un plat révèlent tout un pan de la mémoire familiale. Elle nous parle de qui nous sommes, de la façon dont nous avons été reliés et de celle dont nous tissons nos liens avec les autres.

Un héritage joyeux ou pesant
Avec la nourriture, les parents transmettent à leurs enfants une façon de faire, mais aussi des conduites alimentaires. Ils donnent ce qu’ils ont reçu : de l’attention, de la frustration, du contrôle, de la gloutonnerie, de la culpabilité ou de la sensualité… Et l’enfant, en se nourrissant de la cuisine familiale, se nourrit aussi des affects, des messages inconscients, des souvenirs mélangés aux autres ingrédients. Il en va de même pour la transmission d’une culture sociale, géographique ou religieuse. Interroger sa relation à l’acte de cuisiner est toujours riche d’enseignements sur soi.
L’expression d’une singularité
Procéder à l’inventaire de son héritage familial permet de se débarrasser de ce qui nous encombre, et de conserver, en le perpétuant, ce qui a du sens pour nous et nous procure des émotions positives. Identifier ce qui, dans notre relation perturbée à la cuisine (refus en bloc de cuisiner ou au contraire investissement excessif), nous vient du passé, et s’interroger sur les valeurs qui nous sont chères (sociales, culturelles, spirituelles) et que nous désirons exprimer, permettent de faire très simplement de la cuisine un acte porteur de sens. Le choix de nos recettes est un moyen simple et fort d’exprimer notre singularité.

Transmission et plaisir
L’identité des enfants se forge aussi avec l’éducation alimentaire. Leur construction affective se nourrit de ce qu’ils mangent et de la façon dont les plats ont été préparés. Une cuisine bâclée ou faite à contrecœur, même si les ingrédients sont de première qualité, a beaucoup moins de saveur qu’un plat surgelé, partagé dans la gaieté et la complicité. Inutile donc de culpabiliser si les repas familiaux ne sont pas garantis home made, l’important est de se retrouver autour d’une table, où les mots et les émotions circulent librement. Gare à l’« orthorexie » galopante, qui diabolise certains aliments.
Certains messages inconscients génèrent de la culpabilité, de la peur, du contrôle, ou, au contraire, le sens du plaisir ou de la modération.

Inspiré par l’approche du Dr Gérard Apfeldorfer : Mangez en paix

By Gerard