La relation à la nourriture

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Les ambigüités de l’acte de cuisiner

L’acte de cuisiner devrait être simple, gratuit et dénué d’arrière-pensée. En pratique, cuisiner pour les autres est une démarche lourde d’attentes, de craintes et, parfois, de motivations aussi peu avouables que le désir d’emprise ou le besoin de redorer son ego en écrasant ses convives par son savoir-faire. Cuisiner pour les autres fait également remonter à la surface nos peurs : la crainte d’être jugé, moqué, celle de ne pas être à la hauteur… Cuisiner avec un coeur et un esprit pacifiés, cela s’apprend.

L’art du don

Pour pouvoir donner de manière juste et généreuse, il faut ne rien attendre en retour et ne pas se sentir dépossédé par le don. Dîners préparés à la va-vite, ou, au contraire, repas dignes de chefs étoilés conçus avec l’intention de bluffer, ou de complexer, les invités. Dans les deux cas, il est difficile de parler de partage ou de don.
Pour mieux cerner vos intentions inconscientes, il serait utile d’interroger votre héritage familial. Ce questionnement vous permettra de comprendre ce que vous pourriez conserver et ce dont vous devriez vous séparer.

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Un échange intime

Qu’ai-je envie de donner de moi ? Nous devrions nous poser cette question chaque fois que nous cuisinons pour les autres. Quel morceau de mon identité, de mon intimité ai-je envie de mettre en partage ? Mes origines culturelles, religieuses, un pan de mon enfance, mon dernier voyage, ou encore la découverte qui a révolutionné mes papilles ? Plus nous pensons, plus nous choisissons, plus nous nous impliquons dans nos gestes et notre réalisation.
Dans un second temps, il est bon de s’interroger de manière empathique : ces amis, ces parents, ces collègues, quels sont leurs attentes et leurs goûts, qu’aimeraient-ils recevoir de moi ? La cuisine est un langage.
Or le langage culinaire doit à la fois être suffisamment simple pour décomplexer et mettre en confiance, et suffisamment intrigant pour séduire. Parler cuisine, échanger des recettes, des souvenirs, des adresses, cela amène naturellement à échanger sur un registre très intime, celui des émotions.

Cet article est inspiré par l’approche de Michel Gillain : Ma cuisine intérieure

By Gerard