Photo et magie de la lumière

Si photographier, c’est écrire avec de la lumière, il est intéressant d’en savoir davantage sur celle-ci

La lumière représente la limite supérieure de la vitesse concevable dans notre « espace-temps ». Si elle est ainsi l’énergie la plus subtile de notre monde, ne serait-elle pas la plus « grossière » de ce qui se trouve au-delà des limites physiques de notre univers ? En se positionnant ainsi, ne pourrait-on pas y voir le médium idéal de communication entre notre monde et son au-delà ?

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La photo n’emprisonne pas la lumière : on ne peut la voir dans le noir. Elle ne restituera toute sa dimension que regardée à la lumière, et de préférence, avec celle de la prise de vue.

Le mécanisme de l’hologramme montre qu’une photo, a priori plane, une fois éclairée avec le faisceau laser d’origine va restituer le volume, la dimension qui semblait absente de l’image observée à la lumière naturelle.

La photo inspirée se comporterait ainsi comme un hologramme au regard de sa dimension spirituelle qui a présidé à sa création, demandant au spectateur de regarder avec le même état d’esprit qui a présidé à sa création pour en apprécier toutes les dimensions.

La photo inspirée devient bien plus qu’une écriture ayant pour fonction de transmettre une information, mais elle qui résulte d’un processus de « révélation » (avec pellicule argentique, certes, mais en numérique aussi, même si c’est alors quasi instantané), va à son tour révéler ce qui est inscrit en chacun des observateurs.

A la fois connexion et coupure d’avec le sujet, la photo va représenter la faille entre le réel et l’imaginaire : vers quels espaces cette faille peut-elle nous conduire ? Ne dit-on pas que l’expérience du sacré demande à ce que l’on soit un peu fou, un peu fêlé… ce qui permet justement à la lumière de passer !!!

Il apparait que la photo permet d’expérimenter concrètement la notion métaphysique du désir : présence et absence à la fois. Elle représente à la fois le visible et l’intouchable.

Certains affirment que l’art crée de l’éternité ; alors la photo embaumerait le temps. Or en figeant une parcelle de temps, il est possible de considérer qu’elle introduit une notion de non-temps.

Autre approche de la photo intervenant comme découpe spatiale, et non comme une composition d’un microcosme autonome telle qu’on le rencontre en peinture classique, met en évidence le hors champ infini. En croyant regarder à l’extérieur, la photo peut nous conduire de l’antérieur à l’intérieur : icône, fenêtre ouverte.

Ci-dessus, extrait du livre « Déserts » : exemple d’une photo, antithèse de la photo animalière, simplement par une mise au point sur les branches de tamari et non sur le fennec qui s’y cache. Deux yeux qui disent la méfiance de l’animal qui est aux aguets et observe.
Disponible à la Caverne des Farfadets

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By Gerard