L’abondance des choses empêche de voir,
la rumeur des pensées empêche d’entendre…

 

Je n’ai jamais pensé que la nature était un spectacle, et qu’on devait se mettre dans un fauteuil de velours pour l’admirer. Ce serait plutôt une expérience puisqu’on est soi-même dedans. Un mur couvert de mousse, c’est comme un grimoire. Je ne sais plus, quand je le regarde, où se trouve le livre et où est le lecteur. Au moment le plus accompli, je deviens moi-même une des phrases de ce livre, et j’ai alors le bonheur d’être presque aussi intelligent qu’un feuillage de noisetier ou qu’un rayon de soleil.
Devant la délicatesse d’un papillon ou d’un oiseau, je me sens pris en défaut, comme un analphabète qui se trouverait dans une immense bibliothèque. Marcher dans la nature, c’est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles. Christian Bobin

Avec la fraîcheur du premier regard de l’enfant, apprendre à discerner l’abondance de formes de vie qui peuplent la nature, nous attarder face à un brin d’herbe pour que nos sens ne s’émoussent pas face à la profusion d’herbes de la prairie au point que l’on n’en regarde plus aucune. Et de même la forêt qui nous cache un arbre en particulier, celui auprès duquel s’arrêter et avec qui bavarder un peu. Eviter que la générosité de la nature émousse nos sens et nous amène à trouver normal ce qui nous entoure avec profusion, voire à considérer que tout cela nous est naturellement dû! Apprécier la générosité avec laquelle la vie nous invite à contempler les merveilles dont la profusion pourrait bien émousser notre attention. Continuer inlassablement de s’étonner de ce qui existe pour admirer et remercier !

Articles complémentaires sur ce thème
https://www.nature-passionnement.com/jardin-apprendre-a-regarder/
https://www.nature-passionnement.com/un-jardin-extraordinaire/

By Gerard