Dans mes bras il y a ton écorce
Derrière laquelle coule la sève de nos mémoires
Il y a ce rugueux, cette rigueur, cette limite
Où je m’appuie et me colle
Pour laisser couler les chagrins qui viennent
Comme des marées mouillant le sable de tes racines

Dans mes bras il y a ta force
Cette densité plantée entre ciel et terre
Ce solide évanescent où voyage l’invisible
Où mes doigts circulent sur tes cicatrices,
Nœuds, mousse, lichens et sillons profonds
Cherchant à sentir l’écho de nos blessures semblables

Dans mes bras, il y a mon cœur
Qui contient toutes tes saisons
Les couleurs flamboyantes de l’automne
La nudité humiliante de l’hiver
Et le souvenir des verts tendres
Où nos vies jaillissaient à l’unisson

Dans mes bras, il y a ta surprenante fragilité
Laissée au bon vouloir des hommes
Qui donnent vie et mort à tout ce qui existe
Et qui d’un geste tranchant et vif
Savent si bien, insouciants,
Décapiter la majesté qu’ils ignorent

Dans mes bras il y a cet adieu
Cette plainte douce et inaudible
Cette caresse qui t’encercle
Sans que mes doigts se touchent
Cette incantation pour toi et la beauté
Où, ramenée à mon humilité,
A genoux dans l’humus,
Je prie pour que la Vie continue
Et que la Terre nous porte
Sans jamais dénouer nos racines.

MT ©

Merci à Michèle Théron que vous retrouverez avec bonheur
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By Gerard